PAR SÉBASTIEN AUGER, LA PRESSE CANADIENNE

Publié dans L’actualité le 25 mai 2024.

MONTRÉAL — Du haut de ses 31 ans et malgré le fait qu’il soit co-porte-parole de la Maison des greffés Lina Cyr, Marc-André Parent est le «bébé» du Défi-vélo que la Maison organise chaque année.

C’est l’autre co-porte-parole lui-même qui le dit. Patrice Dionne, contrairement à son collègue débutant, en sera à sa 18e participation à l’événement phare de cet organisme, qui se déroulera cette année les 12 et 13 juillet.

M. Parent n’était même pas de ce monde lorsque M. Dionne, aujourd’hui âgé de 72 ans, a appris qu’il souffrait d’une maladie cardiaque congénitale depuis sa naissance. Mais ce n’est qu’à 50 ans qu’il a reçu son terrible diagnostic: une greffe était nécessaire.

Pendant sa longue attente, qui a duré quatre ans, un autre organe a été atteint. «Ça m’a amené des problèmes au niveau du foie. On m’a diagnostiqué une cirrhose du foie cardiaque. Il ne me restait plus que six mois à vivre. Les deux organes étaient finis, mais c’était impossible de faire les deux greffes en même temps», a-t-il indiqué en entrevue à La Presse Canadienne.

Peut-être pas impossible finalement… L’Hôpital Royal Victoria, qui est le seul établissement au Québec spécialisé dans les greffes de ces deux organes vitaux – mais jamais sur la même personne – lui a offert de faire de lui son cobaye. M. Dionne a sauté sur cette occasion inespérée, si bien qu’il est devenu, le 14 avril 2006, le premier patient de la province à recevoir une double transplantation du cœur et du foie, une opération pour le moins risquée.

S’il s’implique toujours activement auprès de la Maison des greffés 18 ans plus tard, c’est parce que cet endroit lui a «permis de tenir le coup» dans le processus d’attente de ses deux greffes. Comme l’Hôpital Royal Victoria est situé à Montréal, on lui a demandé de quitter la Beauce et de déménager temporairement dans la métropole, car le coup de fil tant attendu peut arriver à tout moment et le temps presse en pareilles circonstances. D’où l’importance d’un tel organisme pour les gens habitant à l’extérieur de la région montréalaise.

«Je n’ai pas de famille à Montréal, alors j’ai fait des recherches pour me trouver un appartement, mais je commençais à manquer de force, je ne me sentais pas capable de me débrouiller tout seul. Mon médecin traitant à Québec m’a référé à la Maison des greffés Lina Cyr. Elle est aussi une greffée du foie, comme moi. Elle est originaire de la Gaspésie et a tout vendu pour s’établir à Montréal. Elle a décidé d’ouvrir une place à prix modique pour aider les gens qui viennent des régions. Beaucoup de personnes ne peuvent pas abandonner leur famille ou n’ont pas les moyens. Elle a bien pris soin de moi. C’est ce qui m’a permis de tenir le coup.»

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