Imaginez que vous ayez la possibilité d’être un superhéros, de sauver une vie, de redonner une bonne vision à un jeune retraité atteint d’une maladie de la cornée ou d’offrir une qualité de vie à une adolescente malade, le feriez-vous ? Déjà, plus de 3,8 millions de Québécois et Québécoises l’ont fait. Ils ont consenti au don d’organe, un geste qui a un impact majeur sur la vie de concitoyens ou concitoyennes aux prises avec de graves enjeux de santé.

Toutefois, signer au dos de sa carte d’assurance-maladie ne suffit pas pour devenir un superhéros. Il faut aussi en parler avec ses proches. Peu de gens le savent, mais sans le consentement de la famille, le don ne peut avoir lieu.

 

Un processus encadré avec sérieux, mené avec coeur

Devenir donneur, c’est un parcours balisé, rigoureux, où chaque geste respecte la volonté du donneur et la dignité du processus. Au Québec, rien n’est laissé au hasard : le Code civil prévoit noir sur blanc les règles du jeu. Le don ne peut aller de l’avant qu’après le constat de décès établi par deux médecins indépendants, sans lien avec le don ou la transplantation. Une façon de garantir l’impartialité et l’éthique à chaque étape.

Les professionnels de la santé suivent eux aussi une procédure précise, définie dans la Loi sur les services de santé et les services sociaux. Derrière ce cadre juridique, il y a surtout un profond respect pour la vie… et pour la mort.

Et lorsque le moment vient, une équipe orchestre, avec délicatesse, la rencontre entre le donneur et la personne en attente d’une greffe d’organe ou de tissu. Aujourd’hui, 856 personnes attendent un appel qui pourrait tout changer.

Tout est mis en place pour garantir un processus rigoureux, respectueux des donneurs et de leurs proches. Lorsqu’un don survient après un décès, la famille du donneur est accompagnée à travers les différentes étapes.

Toutefois, on observe que les membres de la famille ne sont pas toujours avisés à l’avance des intentions du donneur potentiel, ce qui peut empêcher des dons, ou encore entraîner des situations délicates.

 

Parler du don d’organe

Aborder le don d’organe avec sa famille n’est pas facile. C’est un sujet qui peut rapidement devenir émotif. Cette conversation délicate permet toutefois d’éviter des moments peut-être encore plus troublants dans le feu de l’action, alors qu’on se trouve confronté à un tsunami d’émotions. C’est pourquoi il est essentiel d’aviser nos proches de notre consentement et de leur expliquer pourquoi cela est important pour nous.

Du 20 au 26 avril 2025, c’est la Semaine nationale du don d’organes et de tissus, une belle occasion pour en parler et s’assurer que notre famille connait notre intention et sait que notre nom figure sur la liste des superhéros. Pour que notre volonté s’accomplisse, l’appui de nos proches est essentiel !

Micheline Asselin

Directrice générale de la Maison des greffés Lina Cyr

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